Hier j'ai réalisé un IRM cérébral. J'ai alors imaginé une seconde la possibilité de hacker les données de notre cerveau... Loin d'être la seule à avoir eu cette idée, j'ai découvert qu'il existait un réel engouement autour des données qui se cachent sous notre crâne. Les géants de la Silicon Valley et bien d'autres cherchent à obtenir vos brain contents !
Hier, j’ai réalisé un IRM du cerveau
Rien de très grave derrière tout ça mais l’exercice est assez troublant. Alors que j’avais rendez-vous à 19h30 à l’hôpital, les médecins qui m’ont reçu semblaient assez pressés de finir leur journée. Pas d’explication donc sur la séance qui allait suivre. Trop long sûrement et déjà répété trop de fois au cours de la journée j’imagine. À peine quelques questions plus tard, à 19h40, nue, une alarme dans la main « en cas de nécessité », je rentrais dans une boîte.
Mes yeux ne voient alors plus qu’une grille posée autour de ma tête et le couvercle de la machine à seulement 20 petits centimètres de moi. Ce n’est pas juste ma tête qui est enfermée mais tout mon corps. Je pense que seuls mes pieds sont encore libres. Comment font les personnes claustrophobes ? Je comprends mieux le bouton d’alarme dans ma main gauche.
Commencent alors 5 minutes d’une cacophonie assourdissante enfermée dans cet espace restreint où tout est blanc et froid. Est-ce que tout est normal ou une sirène s’est déclenchée ? C’est un marteau qui vient taper sur la machine ? La planche glacée, sur laquelle je suis, se met à bouger. Et là, je déconnecte.
J’ai l’impression d’être là sans être là. Je ne peux pas fermer les yeux. Trop peur. Je veux voir mais ne pas penser au moment présent. Une sorte de voile, de protection, vient se poser sur mes oreilles, je n’entends plus qu’au loin le vacarme. Une drôle d’idée traverse soudain mon esprit. Alors que je travaille depuis quelques semaines sur la thématique de la cybersécurité, je me dis : « Et si j’avais atterri dans un endroit tout autre qu’un hôpital, et si on cherchait à hacker mon cerveau ? ». En réalité, je n’y pense pas une seule seconde comme une hypothèse plausible. J’ai bien trop les pieds sur terre pour ça. Mais l’idée me fait sourire. On peut donc sourire dans cette machine de malheur !
La planche avance vers l’extérieur. C’est fini, je peux voir la salle et l’infirmière qui débranche ma perfusion. Apparemment j’ai passé 20 minutes d’examen. Mais pour moi c’est comme si le temps s’était arrêté.
Hier je n’ai pas réalisé un IRM du cerveau J’ai été kidnappée par des savants fous avides d’obtenir mes brain contents. Ahah
Je n’ai pas appelé de uber tout de suite à la sortie de l’hôpital. J’ai fait une recherche google : « Hacker cerveau ». Deux mots clés qui ont apparemment déjà été associés à de nombreuses reprises. Mais pas par des gourous, où des personnes complètement folles… Non non les articles qui apparaissent émanent de sciences et avenir, macro éditions, numérama, bfmtv ou encore Le Monde. Notre boîte crânienne est devenue le dernier serveur à hacker.
"Regarder le fonctionnement du cerveau sous son aspect technologique est certainement le changement de paradigme le plus troublant de ces dernières années : avec la cognition, c’est-à-dire l’étude des processus mentaux, l’esprit humain a perdu ses derniers restes de sacralisé."
Rémi Sussan
J’ai découvert sur le site Techcrunch.com les 11 entreprises qui « veulent hacker notre cerveau ». L’entreprise Kernel fait par exemple des recherches sur la mémoire prothétique. Elle travaille à la création d’une machine qui pourrait retrouver tout ce qui se cache dans notre cerveau. Plutôt flippant ! Facebook travaille quant à lui à un système capable de taper 100 mots par minute en direct live du cerveau !
Ce moment hors du temps m’a fait découvrir une quête complètement surréaliste mais Ô combien passionnante. Pour les plus angoissez d’entre vous… sachez aussi que les droits humains pourront, à terme, nous protéger contre le piratage spirituel et le vol de data neurologique. Sympa.